29 mars 2024

Conseil d’agglomération du Grand Belfort du 25 février 2021 – Mathilde REGNAUD-NASSAR (Schéma directeur cyclable)

Rapport 15 : Mise à jour du schéma directeur cyclable d’agglomération

Merci monsieur le vice-président,

Nous voterons pour ce rapport, car toute action pour le vélo est bonne à prendre et doit être encouragée, même si ce que vous nous proposez est encore bien timide. Vous nous présentez des aménagements qu’il est en effet essentiel de terminer, notamment la réouverture de la passerelle des Sablettes – mais ils sont conditionnés à l’obtention de financements qui rend leur réalisation aléatoire. Sans cela, ce schéma directeur perd beaucoup de sa substance.

Nous avons donc quelques inquiétudes et souhaitons faire des propositions pour aller plus loin.

Tout d’abord, les politiques vélo souffrent d’un manque de lisibilité frappant. La situation cyclable de notre agglomération semble plutôt bonne, alors que, je le rappelle, GBCA n’a pas la compétence vélo : c’est surtout parce que le département, historiquement et maintenant encore, mène une politique vélo ambitieuse et de qualité. De plus en plus, les communes sont demandeuses et volontaires pour réaliser des aménagements vélo ou être raccordées à certains axes. Nous imaginons bien que les différents échelons se concertent mais cet empilage de compétences et de statuts nuit à la qualité d’une politique vélo sur notre territoire. Est-il encore pertinent de poursuivre ainsi ? Ne serait-il pas plus logique que la question du vélo soit désormais gérée au niveau communautaire ? Pourrait-on par ailleurs à l’avenir avoir un schéma qui intègre les projets des communes, de l’agglomération et du département dans un même document, permettant ainsi une réflexion cohérente ?

Ma seconde inquiétude porte sur les éventuels besoins qui vont surgir pendant le mandat. A l’heure actuelle, nous ne sommes pas capables d’y répondre : on le voit, avec ce schéma, on dépasse déjà largement les budgets que vous avez alloués au vélo et on ne peut que croiser les doigts pour l’obtention des subventions. Or, je pense que nombre de communes représentées ici ont ou auront des demandes, et que de grands projets menés sur notre territoire peuvent avoir des impacts sur le vélo. Quid par exemple du projet de mise en 2 fois 2 voies entre Héricourt et Sévenans ? N’y aura-t-il pas là l’occasion de retravailler certains maillons du réseau ? Et le problème n’est pas seulement, je le crains, de pouvoir financer de nouvelles infrastructures, mais aussi d’en assurer l’entretien futur.

Bien sûr, compte tenu des moyens alloués, ce schéma est un bon schéma. Mais comment ne pas voir qu’il y a de grandes possibilités d’amélioration ? Le vélo se développe énormément, utilisateurs comme collectivités souhaitent amplifier sa pratique : soyons ambitieux ! Nous n’avons pas à l’heure actuelle de service dédié ni même je crois d’agent qui travaille précisément sur ce sujet. L’enveloppe annuelle pour le vélo est de 100 000€ environ – le rapport précise bien que nous devrons prendre sur celle de la voirie des ZAIC pour mener à bien ces projets, c’est dire la faiblesse de ces montants.

Je propose donc que nous soyons plus audacieux et que nous investissions davantage de moyens dans le développement du vélo. Et quand je parle de moyens, je parle d’argent, évidemment, mais aussi de moyens humains. Les bénéfices seront importants pour la collectivité comme pour la population de notre agglomération : développement des mobilités douces, économies pour les particuliers, baisse de la pollution liée à l’usage de la voiture individuelle, apaisement des espaces…

Enfin, je voudrais conclure sur l’encouragement de la pratique. Comment agit-on pour développer la pratique du vélo, au-delà des infrastructures qui sont évidemment un élément très important ? Est-il prévu un plan de communication ? Des mesures incitatives ?

Vous l’aurez compris, nous vous encourageons à aller encore bien plus loin dans les politiques vélo, et nous serons avec vous pour les soutenir et les mettre en place.