5 octobre 2024

Installation du Conseil Municipal du 03 juillet 2020 – intervention de Mathilde NASSAR

Monsieur le président, mesdames et messieurs les maires, mesdames et messieurs les conseillères et conseillers communautaires

L’avenir de notre territoire est lourd de questions : quelles seront exactement les conséquences de la crise du covid pour notre agglomération ? Combien d’entreprises et de commerces fermés ? Combien d’emplois perdus ? Combien de familles sans ressources ? Quelles répercussions sur les ressources que l’agglomération tire de l’activité économique ? Quelle évolution par exemple du versement transport qui est la ressource principale de nos transports en commun ? Et surtout, le gouvernement va-t-il poursuivre la réduction de ses financements aux collectivités locales ? Bien que la loi de programmation de finances de janvier 2018 vise à maîtriser les dépenses de fonctionnement des collectivités, nous avons en quelques mois totalement changé de monde avec une dette publique qui a explosé. Aujourd’hui le nouveau premier ministre annonce un tournant dans la relation entre l’état et les collectivités locales. Qu’en sera-t-il dans la réalité ?

Les questions sont nombreuses et il nous faudra plusieurs mois pour avoir les réponses qui détermineront notre capacité à agir.

Nous sommes ici pour chercher et trouver ensemble les meilleures réponses à la crise que nous affrontons. A 2020 en commun, nous croyons que la crise actuelle ne doit pas nous faire oublier la violence de la crise climatique que notre modèle actuel de société est en train fabriquer. Nous pensons qu’il est possible et nécessaire de conjuguer réponses à la crise actuelle et renforcement de notre capacité de résilience aux crises futures. Et c’est possible, en ayant une approche qui répondra tout autant à l’intérêt des acteurs économiques qu’à ceux de la population et de notre environnement.

Sur la gestion de l’eau, des déchets et des transports au cœur de nos compétences, il nous faudra trouver avec les autres intercommunalités du département mais aussi à l’échelle de l’aire urbaine les solutions qui traduiront cet état d’esprit.

Sur le développement économique nous pouvons espérer que l’évolution récente des négociations chez GE débouche sur des solutions pérennes qui protège l’avenir industriel de notre agglomération. Mais il nous faudra rester vigilants et appuyer l’action des représentants syndicaux. Par ailleurs nous pouvons agir pour faciliter l’installation de maraîchers et agriculteurs sur notre territoire pour développer les circuits courts et maintenir un environnement de qualité.

Nous avons bien sûr des points de désaccords et je ne peux pas ne pas dire un mot du dossier Amazon. Ce type de développement est mortifère à terme pour nos commerces traditionnels, nos centres villes mais aussi nos commerces ruraux. Il est en totale opposition avec ce que doit être une économie respectueuse de l’environnement et c’est pourquoi nous sommes inquiets.

Je souhaite conclure sur la gouvernance de notre conseil. L’importance de l’abstention lors de ces dernières élections a confirmé la rupture qui est en train de s’approfondir entre la population, en particulier les jeunes, et le débat démocratique. C’est une dégradation lourde de menaces.

Nous avions dans notre programme proposé un changement radical des méthodes avec une présidence tournante et un véritable collectif d’animation de notre travail, comportant à part égale des représentants de Belfort, des communes limitrophes et des communes plus éloignées. Nous considérons que Belfort ne doit pas imposer ses solutions aux autres communes. Nous avons plus que jamais besoin d’intelligence collective. Nous sommes conscients que ce n’est pas le choix qui est fait ce soir.

Pour autant nous plaidons pour une évolution des méthodes de travail qui permettent d’associer toutes celles et ceux qui dans cette assemblée veulent s’impliquer dans l’élaboration du projet et des politiques de l’agglomération.

Nous pensons en particulier qu’un fonctionnement régulier de commissions thématiques organisées autour de nos principaux domaines d’action, économie, eau, déchets, transports, aménagement, logement permettrait de surmonter les difficultés liées au nombre très important de conseillers qui rend très difficile le débat et le dialogue en assemblée plénière.

Je conclus par le souhait que dans la désignation de nos représentants dans les différents outils de politique publique comme le Sertrid, le SMTC, le pôle métropolitain vous preniez en compte la diversité des sensibilités représentées dans notre conseil.

Je vous remercie de votre attention.