Diminuer l’accidentologie et donc le risque de mortalité sur la RN19 entre Héricourt et l’échangeur de Sevenans nous semble absolument nécessaire et relève à notre avis du seul véritable besoin d’aménagement de ce secteur. Ce besoin constitue d’ailleurs une raison impérative d’intérêt public majeur. Mais pour rappel, les accidents dramatiques sur cette portion de la RN19 sont tous dus à des véhicules se déportant ou franchissant la ligne médiane. Des solutions simples et efficaces auraient pu de longue date être mises en œuvre. La plus évidente consistait à installer des rails centraux pour éviter les chocs frontaux.
Les autres arguments avancés dans ce projet d’élargissement à 2×2 voies ne nous satisfont pas et sont à contre-courant de l’impérieuse nécessité de lutter contre le dérèglement climatique.
Pour mémoire, le gain de temps espéré pour les usagers est estimé à moins d’une minute. Cette portion de route ne connait pas non plus aujourd’hui d’épisodes de congestion qui imposeraient des vitesses inférieures à 50km/h. L’infrastructure actuelle est donc parfaitement adaptée.
De plus, tabler sur une augmentation du trafic de 40% à l’horizon 2045 est une erreur particulièrement grave. Nous devons, au contraire, prendre des mesures de diminution du trafic alors que le transport routier représente 30 % des émissions françaises de Gaz à Effet de Serre (42% sur notre département). Cette projection ne tient d’ailleurs pas compte des évolutions positives des transports (diversification, amélioration et augmentation des transports en communs, covoiturage, pistes cyclables…) ainsi que des pratiques de télétravail qui elles aussi peuvent encore évoluer. En tout état de cause, l’augmentation du trafic n’est en aucune manière conciliable avec les attendus environnementaux, ni avec ceux de la loi climat en matière de limitation de l’artificialisation. Il est également en contradiction avec plusieurs éléments clés du PCAET que nous venons d’approuver :
Dans son diagnostic, le PCAET pointe la nationale 19 pour expliquer la forte consommation d’énergie des transports routiers et dans sa stratégie, le PCAET vise, pour le transport routier, la sobriété et des mobilités alternatives.
De nombreuses études ont également démontré que ce type d’aménagement attirerait de nouveaux véhicules.
Il est tout aussi grave, dans un contexte de finances publiques contraintes, d’investir 33 millions d’euros d’argent public alors qu’il existe des mesures de sécurisation routière nettement moins onéreuses et plus rapides à mettre en œuvre.
Vous l’aurez compris, nous sommes favorables à l’amélioration rapide de la sécurité sur ce tronçon, ainsi qu’à la mise aux normes environnementales mais nous sommes défavorables à l’élargissement à 2×2 voies.